Œuvres présentées Sans titre, 1990
Acquisition Le Lieu de la Photographie 1991
Présentant à la fois des grands formats couleur et des formats plus intimes en noir et blanc, Toto Frima se met en scène dans des clichés où elle est souvent nue, proposant ainsi au spectateur de partir de l’image de son corps pour aller vers l’image de la femme universelle. Puisque Toto Frima est à la fois le sujet et l’auteur, on dira qu’il s’agit d’autoportraits. Mais ne s’agit-il pas plutôt de reconquête de soi-même et de la critique de l’idée même de modèle ?
« Bien qu’elle s’en défende, je crois, la démarche photographique de Toto Frima semble participer d’un nouveau féminisme. Je doute que les spectateurs, selon qu’ils soient hommes ou femmes, y percoivent les mêmes intentions. Toto Frima enrichit la problématique de l’autotenue d’une dimension morale, à deux niveaux. D’abord en posant aux regards dominants et dominateurs des hommes les questions suivantes : combien de temps encore va-t-il falloir JOUER de la SEDUCTION à votre égard ? Que pensez-vous de la légitimité de ce POUVOIR (de séduction) ? Et pensez-vous vraiment qu’il y ait séduction ? Ensuite, en constituant, de manière forte, un véritable enjeu photographique : et si nous, photographes, au lieu de continuer à être les prédateurs forcenés de toutes les misères du monde des autres, nous devenions, en chair, en os et en âme, nos propres explorateurs, exploiteurs de soi-même. Il faut aussi savoir se sacrifier » Patrick Bernier