Le prix Découverte de la Fondation Roederer a pour but de promouvoir l’oeuvre des artistes sélectionnés qui exposeront au sein de l’exposition des Prix Découverte ; et de récompenser les projets lauréats au travers du prix du jury doté de 15 000 euros, et du prix du public, doté de 5 000 euros.
Depuis 2021, les Rencontres d’Arles associent au Prix Découverte les structures qui accompagnent les artistes émergents. Ces structures peuvent proposer pour le Prix Découverte un projet d’exposition d’une ou un artiste qu’elles défendent ; et dont le travail a été récemment découvert ou mérite de l’être auprès d’une audience internationale.
Nous avons, dans le cadre de cet appel à candidature, proposé le travail Soulever la poussière de Coline Jourdan, que nous avions précédemment soutenu grâce à l’Aide aux jeunes artistes plasticien.nes en Bretagne. Ce travail a été nommé parmi les finalistes du Prix Découverte 2024.
Photographe née en 1993 et diplômée de l’ENSA de Dijon, les projets de Coline Jourdan interrogent la présence du toxique dans nos environnements à travers des formes photographiques documentaires et expérimentales. Depuis 2018, Coline Jourdan a été lauréate de plusieurs prix et bourses (Prix d’Impression Photographique – Ateliers Vortex, Bourse Impulsion – Ville de Rouen, Prix Nouvelles écritures – La Gacilly, Bourse 50CC Air de Normandie..). En 2020, elle est sélectionnée pour la Résidence 1+2 où elle débutera 𝘚𝘰𝘶𝘭𝘦𝘷𝘦𝘳 𝘭𝘢 𝘱𝘰𝘶𝘴𝘴𝘪è𝘳𝘦. En 2023 son travail est exposé au Point Du Jour, à la BnF et à C/0 à Berlin.
© Coline Jourdan
Soulever la poussière
Amorcé en 2020, puis poursuivit grâce au Soutien à la photographie documentaire contemporaine du CNAP et à l’Aide aux jeunes artistes plasticien.nes de la Région Bretagne, le projet Soulever la poussière de Coline Jourdan est un travail au long cours qui se déploie sur le territoire de l’ancienne mine d’or et d’arsenic de Salsigne, située dans la vallée de l’Orbiel, dans l’Aude. Exploitée tout au long du XXe siècle, cette mine fut une des plus importantes d’Europe pour l’or et du monde pour l’arsenic. Si l’activité a pris fin en 2004, les montagnes de déchets toxiques abandonnés sont aujourd’hui dissimulés dans le paysage et continuent de se rependre dans le sol, l’air et les rivières, impactant l’environnement et ses habitants.
Soulever la poussière raconte ce lieu dans une démarche de nouveau récit s’articulant entre le documentaire et l’expérimentation. L’artiste observe le paysage à la recherche d’une pollution invisibilisée et d’un équilibre sensible entre le passé industriel et la beauté des lieux. La pratique de Coline Jourdan vise à dévoiler la catastrophe en cours, sans essentialiser ce paysage pour photographier au mieux la complexité d’une pollution cachée. Lors de ses recherches, elle récolte les matières présentes : la terre, l’eau, les plantes, roches… C’est de retour à l’atelier qu’elle intègre ces éléments dans son processus, pour dévoiler ce que la photographie documentaire n’a pu montrer. L’image devient porteuse des contaminants qui composent le paysage.
Le projet de Coline Jourdan, porté par Le Lieu, a été selectionné pour le Prix Découverte 2024 des Rencontres d’Arles et est exposé durant l’été du 1er juillet au 22 septembre 2024, dans le cadre des Rencontres d’Arles.
Vue de l’exposition Soulever la poussière de Coline Jourdan, Prix Découverte de la Fondation Louis Roederer, Rencontres d’Arles 2024 © Léonie Pondevie / Le Lieu de la Photographie