Gwénolé Le Gal est le lauréat de l’édition 2025 de la Bourse de l’Image Photographique, pour son projet Taranis
Parmi les 538 projets soumis dans le cadre de l’appel à candidatures 2025 de la Bourse de l’Image Photographique portée par Le Lieu de la Photographie, le jury composé de professionnel·les issu·es du champ de la photographie contemporaine a nommé Gwénolé Le Gal pour son projet Taranis.
Cette bourse, d’une dotation de 3 000 €, vise à soutenir un·e photographe dans la poursuite ou le démarrage d’un projet de recherche et de création artistique. Le lauréat bénéficiera d’un accompagnement artistique tout au long de son projet ainsi qu’un soutien à la professionnalisation.
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Gwénolé Le Gal est un artiste visuel et sonore né en 1996. Après des études de musicologie, puis un BTS photographie, il intègre l’ENSP d’Arles, dont il sort diplômé en 2024 avec les félicitations du jury. Son travail explore les liens entre tradition, rituel et perception du monde contemporain. Gwénolé Le Gal développe une œuvre hybride et expérimentale, traversée par des motifs de répétition et de boucle dans laquelle il façonne des espaces troublés, propices à la construction de nouveaux récits.

Portrait de Gwénolé Le Gal
Taranis
𝙏𝙖𝙧𝙖𝙣𝙞𝙨 est une traversée. Une dérive dans les grandes plaines de la Tornado Alley, territoire mythique des États-Unis où les tornades frappent avec violence chaque printemps. Gwénolé Le Gal embarque aux côtés des chasseurs de tornades dans cette traque moderne du sublime. Non pas pour les fuir, mais pour les fixer – sur capteur, sur bande sonore, dans l’instant suspendu de l’image.
Dans cette quête de l’insaisissable, la tornade devient l’icône d’un monde où la matérialité se dissout dans sa représentation numérique, où la nature est transformée en spectacle, en marchandise, en image virale. Ce que 𝘛𝘢𝘳𝘢𝘯𝘪𝘴 scrute, c’est cette obsession contemporaine à vouloir tout voir, tout prévoir, tout capturer. La tornade devient proie, son image se mue en trophée et l’humain s’érige en prédateur.
Le projet, sous la forme d’un corpus hybride, propose une collecte sensible : sons, photographies, fragments d’expériences où s’entremêlent le réel et ses fictions. 𝘛𝘢𝘳𝘢𝘯𝘪𝘴 est aussi, quelque part, une manière de questionner le rôle de l’artiste : observateur lucide, compagnon d’obsessions, guetteur du sublime, mais aussi témoin d’un effacement, celui du réel au profit de ses simulacres. Dans ce face à face mythologique, 𝘛𝘢𝘳𝘢𝘯𝘪𝘴 cherche une autre voie. Une écoute. Une forme de présence au monde, fragile et mouvante.